Même les méchants rêvent d'amour, Anne-Gaelle Huon
- Mamz'Elle Pipelette
- 28 sept. 2020
- 3 min de lecture

Le pitch: Jeannine a 89 ans passées. Elle aime: les bals musette, les costumes de patineuses artistiques et faire un six aux petits chevaux. Elle n'aime pas : le sucre sur le pamplemousse, les films d'horreur et les gens qui postillonnent. Le jour où on lui annonce que sa mémoire s'apprête à mettre les voiles, Jeannine est déterminée à ne pas se laisser faire. Alors elle dresse des listes. Et elle consigne dans un carnet tous les bonheurs qui ont marqué sa vie. Quand Julia, sa petite fille, la rejoint en Provence, elle découvre ce que sa grand-mère n'a jamais osé raconter. L'histoire d'un secret, d'un mensonge. Julia va tenter de faire la lumière sur les zones d'ombre du récit. Et s'il n'était pas trop tard pour réécrire le passé?
Mamz'Elle Pipelette aime pas : la 4ème de couverture. Amélie Poulain on a déjà vu.
Mamz'Elle Pipelette aime : Madeleine.
Mon avis : C'est un récit plein de tendresse écrit par une femme pour un public féminin. Une écriture simple et émouvante mais sans réelle surprise. Une bonne histoire pas une grande histoire.
Décor mis en place, Jeannine 89 ans à la mémoire qui flanche, dès les premières page elle tombe en étendant sa lessive et se retrouve dans une maison spécialisée. Julia "sa libellule", écrivaine parisienne, en panne d'inspiration dans son métier et surement dans sa vie --mais ça le livre en fait un peu l'impasse, on constatera quelques raccourcis au fil de la lecture-- vient voir sa grand mère.
Elle trouve un carnet écrit par sa grand mère qui lui est destiné. En l'ouvrant elle plonge dans la vie de sa mamie et en remontant ses racines , elle retrouve sa vie.
Et nous lecteurs, nous plongeons dans l'univers loufoque d'une maison de retraite avec des pensionnaires tous plus attachants les uns que les autres. Une mamie poète, un auxiliaire de vie qui amène Jeannine tantôt à Paris tantôt à Londres, souvent au bal musette mais toujours dans le jardin. Deux papés qui chaque jour revivent leurs retrouvailles à coup de cidre, une infirmière dévouée, un lama qui n'aime pas les bonnets de laine. Bien sur, on cherche à se rassurer, espère que nos aïeuls vivront tous dans des endroits aussi formidablement fantasques .
La trame réside dans le secret qu'à garder au fond de son cœur Jeannine qu'on devinait pétillante qu'on découvre si forte "La vérité demande du courage à celui qui l'exprime tout autant qu'à celui qui la reçoit."
Julia en remontant ses racines, redécouvrant sa grand mère dans ce temps que l'on voudrait retenir, se retrouve elle même.
"Avant, on se posait moins de questions, et c'était pas plus mal. Maintenant, on veut tout contrôler, tout décider, du sexe des bébés, jusqu'à la date de notre mort. La vérité, c'est qu'on fait partie d'un tout qui nous dépasse. On gagnerait à lâcher prise, vous ne croyez pas ?"
Finalement c'est un bouquin de chick lit qui fait bon lire, en "s'empagnole" vite de cette histoire qui sent la lavande, la truffe et le savon de Marseille... hallucination auditive il m'a même semblé entendre chanter Yves Montand...
"Arrête donc de chercher à savoir la direction du train. Prends-le en marche et laisse-toi aller. Tu te dis aujourd'hui que tu as le temps, et un jour, tu te diras que c'est trop tard. La vie nous file entre les doigts..."
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